PARTICIPATION DE L’ACO-BURUNDI/REFECOM A LA CAMPAGNE DE16 JOURS D’ACTIVISME CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ET AUX FILLES, EDITION 2022

Pendant une période de 16 jours située entre le 25 novembre et le 10 décembre de chaque année, le monde entier mène une campagne de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Pour l’édition 2022, l’Association des communes du Burundi (ACO-BURUNDI), à travers le Réseau des Femmes Elues Communales (REFECOM) n’a pas manqué au rendez-vous comme elle le fait depuis 2019. A cet effet, le REFECOM a organisé un atelier d’échange et de réflexion sur la lutte contre les violences  faites aux femmes et aux filles.

L’atelier s’est déroulé au chef-lieu de la Province Gitega du 8 au 9 décembre 2022. Il a été officiellement ouvert par la Ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, Madame Imelde SABUSHIMIKE.

Le thème central était : « Tous unis ! Activisme pour mettre fin à la Violence faite aux Femmes et aux Filles ! », L’ACO-BURUNDI a choisi comme sous-thème :

« Synergie des acteurs locaux avec des actions de proximité pour une meilleure lutte contre les VSBG » compte tenu de la nature de l’activité développée.

Trois discours ont marqué les cérémonies d’ouverture de cet atelier : après le mot de bienvenue prononcé par le Gouverneur de la province Gitega, Monsieur Venant MANIRAMBONA, ce fut le tour de la Présidente du Réseau des Femmes Elues  Communales (REFECOM), l’Honorable NDADAYE Denise. Dans son allocution,  elle a insisté sur la nécessité de bâtir des synergies entre différents acteurs au niveau local afin de mieux lutter contre les violences basées sur le genre. Elle a entre autre proposé d’impliquer les conseils des notables qui venaient d’être mis en place dans la résolution des conflits liés à ce genre de violences.

De son côté, Madame la Ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre a estimé que les violences faites aux femmes et filles font partie des facteurs d’insécurité et constituent un obstacle aux efforts consentis par le  Gouvernement en matière de développement, d’où la nécessité de lutter contre ce fléau, notamment en assurant une assistance psychologique et judiciaire aux victimes.

Elle a à cet effet, donné quelques exemples d’actions réalisées par le Gouvernement, notamment la sensibilisation des communautés, la prise en charge des victimes (construction des Centres de prise en charge holistique, la mise en place d’une loi spécifique sur les VSBG et la répression des auteurs de ces violences).

 

Après les discours de circonstance, les activités se sont poursuivies par une série de communications comprenant des présentations et des témoignages sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles et sur le fonctionnement des nouveaux conseils de notables.

  1. Communications et témoignages sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles

Dans la première communication, Madame BAJINYURA Chantal, Secrétaire Générale du REFECOM, a présenté le rapport des réalisations des femmes élues communales dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’actions sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Ledit plan d’actions avait été arrêté en 2021 à l’occasion de la participation du REFECOM à la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Les activités réalisées étaient en rapport  avec la sensibilisation contre les VBG et l’assistance des victimes des VSBG.

Après quelques commentaires sur l’exposé, ce fut le tour des témoignages.

Jeanne Françoise NDAYIRAGIJE, ancienne administrateur de la Commune Gashikanwa en province Ngozi qui a dirigé la commune pendant 14 ans. Dans son témoignage, elle a expliqué qu’elle a dû faire face à des cas de calomnie pour la décrédibiliser et la déstabiliser mais qu’elle a su tenir bon grâce au soutien de son mari. Elle a également souligné que sa longévité à la tête de la commune a été due à plusieurs facteurs en l’occurrence la mise en avant du dialogue et la concertation avec les différentes parties prenantes, le rapprochement de la population, etc.

 

De son côté, Monsieur Elie NIYONZIMA, époux de Madame l’Administrateur de la Commune Mbuye a souligné l’importance du rôle qu’il joue dans son foyer en sa qualité d’époux d’une femme administrateur communal. Il a indiqué qu’il se comporte surtout comme son conseiller, sans oublier de supporter les absences de sa femme suite à ses nombreuses sollicitations d’ordre politique et professionnel.

 

Le témoignage suivant a été celui de Madame NSHIMIRIMANA Espérance, victime de violences conjugales de la part de son mari qui a été assistée par les femmes élues communales dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action arrêté en 2021.  Elle a dit qu’elle a bénéficié du soutien de la représentante du REFECOM en commune Bukeye, en collaboration avec les représentantes du  Forum  des Femmes. Ces dernières l’ont aidée à porter plainte devant les juridictions et qu’au final, elle a gagné le procès.

 

  1. Communications et témoignages sur le fonctionnement des conseils de notables.

Monsieur Georges BIGIRIMANA du Ministère de la Justice a donné la lumière sur le fonctionnement des conseils de notables.  Selon  son intervenant, les conseils des notable  ont été institués par la Loi N° 1/3 du 23 janvier 2022 portant complément des dispositions du code de procédure civile relative à la  ré institution des conseils de notables de colline. Les Conseils des notables ont les attributions suivantes :

  • Recevoir les plaintes des parties en conflit et donner son avis sur toutes les affaires civiles de la compétence des tribunaux de résidence ;
  • Procéder à la conciliation des parties en conflit lorsque le conflit n’est pas de l’ordre public et ne touche pas aux bonnes mœurs ;

 

 

Et d’ajouter que le conseil des notables, compte tenu de ses attributions, peut aussi contribuer à la résolution des conflits liés aux violences faites aux femmes et aux filles. Il a néanmoins estimé que  les notables devraient bénéficier d’un renforcement des capacités sur les questions judiciaires.

 

De son côté, Monsieur NIYONZIMA Jean, membre du Conseil des notables en commune de Mubimbi a partagé son expérience. Pour ce dernier, l’accès à une justice équitable est handicapé par le phénomène  de corruption. Les membres des conseils des notables, de par leur proximité avec la population ont donc vocation à aider les victimes des injustices à surmonter ce défi. D’où il a suggéré que les membres des conseils des notables puissent bénéficier d’un renforcement des capacités sur les questions judiciaires  pour qu’ils soient suffisamment outillés pour jouer pleinement leur rôle.

 

Après toutes ces interventions les participants ont eu l’occasion de se prononcer sur les différentes communications. Le Président de l’ACO-BURUNDI a notamment émis le souhaite que les actions de lutte contre les VBG soient menées en synergie entre les hommes et les femmes qui représentent l’ACO-BURUNDI dans les différentes Provinces.